Facette peu connue de son immense talent, Michel Serrault était un grand cavalier, comme le confirme Jean-Yves Bonney, son prof d’équitation.

« C’était un excellent élève. Michel entretenait une relation profonde avec les chevaux, tous les cavaliers n’ont pas ce feeling... ».

 

Facette peu connue de son immense talent, Michel Serrault était un grand cavalier, comme le confirme Jean-Yves Bonney, son prof d’équitation.

« C’était un excellent élève. Michel entretenait une relation profonde avec les chevaux, tous les cavaliers n’ont pas ce feeling... ». Jean-Yves Bonney a « le coeur en berne », comme il le dit avec son accent du Midi, car il a perdu « un grand homme, un grand acteur et un grand ami ». Serrault passionné de cheval ? peu de gens parmi ses innombrables admirateurs le savaient, mais entre deux longs métrages, il aimait venir à Salmiech dans l’Aveyron prendre quelques leçons d’équitation chez son pote Jean-Yves. « Ce n’était d’ailleurs plus des cours depuis longtemps, Michel était un cavalier remarquable, très appliqué quand il montait. Mais dès qu’il avait mis pied à terre, il prenait tout à la rigolade. Je ne l’ai jamais vu se mettre en colère », précise le maître d’équitation qui a participé avec son illustre élève à quelques tournages, dont Malevil, l’un des rares films de science-fiction français sorti en 1981. Serrault était à l’affiche avec Trintignant, Dutronc et Jacques Villeret, disparu en 2005, « un autre type extraordinaire ».

 

Les chevaux barbes arabesdt

Le prof ne manque donc pas d’anecdotes, ni de photos qu’il va conserver comme des reliques, notamment celles de la « Route du sel », une chevauchée conviviale qui relie les Saintes-Marie-de-la-mer en Camargue à Rodez dans les hautes terres du Rouergue.

 

« Nous l’avons faite ensemble une bonne demi-douzaine de fois. Le soir à l’étape, il sortait sa trompette ou racontait des blagues devant la cheminée. Toujours très bavard, jamais fatigué après une journée en selle ». Avec le décès du comédien, la région de Salmiech a perdu un futur résident. « Il y a un an, il m’avait demandé de lui trouver une maison dans le secteur, car il s’était entiché de notre terroir. Tu vis dans un pays authentique, un pays de cheval, me disait-il, je veux pouvoir y venir sans débarquer systématiquement chez toi ». Serrault cavalier confirmé, mais aussi connaisseur : « il appréciait surtout les lusitaniens et les barbes, cette race de fougueux chevaux berbères. Il en possédait plusieurs dans sa propriété dans le Perche ».

Jean-Yves Bonney a vu son ami pour la dernière fois au salon du cheval à Paris, il y a quelques mois : « il est venu sur mon stand. Je l’avais trouvé fatigué physiquement, mais l’esprit, l’humour, la gouaille pétillaient toujours. Ce jour-là, il m’avait sorti que les assureurs ne voulaient plus le couvrir quand il montait à cheval au motif qu’il valait trop cher. En ajoutant, ceux-là, je les emmerde... ».